Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu bénéficie d’une “immunité” qui “devra être prise en considération” en dépit du mandat d’arrêt émis contre lui par la Cour pénale internationale, a estimé mercredi la diplomatie française.
Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré mercredi 27 novembre que Benjamin Netanyahu bénéficiait d’une “immunité” étant donné qu’Israël n’est pas membre de la Cour pénale internationale (CPI) – qui a lancé un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien.
La chambre préliminaire de la CPI a émis, le 21 novembre, des mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité qui auraient été commis dans la bande de Gaza, laissant planer le doute sur une éventuelle arrestation du chef du gouvernement israélien lors d’un déplacement à l’étranger.
La France, qui a mis près d’une semaine à adopter une position claire sur la question, a finalement indiqué mercredi dans un communiqué du Quai d’Orsay qu'”un État ne peut être tenu d’agir d’une manière incompatible avec ses obligations en vertu du droit international en ce qui concerne les immunités des États non parties à la CPI”.
“De telles immunités s’appliquent au Premier ministre Netanyahu et aux autres ministres concernés et devront être prises en considération si la CPI devait nous demander leur arrestation et remise”.
Entretien de Jean-Noël Barrot et de son homologue
Selon des sources diplomatiques, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s’est entretenu avec son homologue au lendemain du mandat d’arrêt de la CPI. Le président Emmanuel Macron a, pour sa part, discuté vendredi avec Benjamin Netanyahu pour exposer la position de Paris.
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“La France se plie une fois de plus aux exigences de Benjamin Netanyahu en le choisissant lui plutôt que la justice internationale”, a dénoncé sur X la cheffe des Écologistes, Marine Tondelier. “Sûrement était-ce le ‘deal’ pour que la France soit citée dans le communiqué d’annonce officiel du cessez-le-feu au Liban publié conjointement par la France et les États-Unis hier (mardi)”.