L’onde de choc continue de se propager dans l’espace francophone. Après le retrait du Niger, c’est au tour du Mali d’annoncer sa décision de quitter officiellement l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), vingt-quatre heures plus tard. Dans une note diplomatique adressée à la France, pays hôte de l’organisation, Bamako justifie son départ par une rupture de confiance profonde avec l’OIF, qu’il accuse de ne pas respecter la souveraineté malienne.
Le Mali, membre fondateur de la Francophonie, rappelle ses efforts pour renforcer l’organisation. Toutefois, face à des sanctions jugées inéquitables et un sentiment d’ingérence étrangère, les autorités maliennes dénoncent la posture de l’OIF, qu’elles considèrent partiale et hostile. En pleine crise sécuritaire et diplomatique, le gouvernement malien reproche à l’OIF de ne pas soutenir ses choix souverains.
Ce départ ne se limite pas à un simple acte administratif. Il traduit une volonté du Mali, comme du Niger et du Burkina Faso, de redéfinir ses alliances et de se distancer des institutions occidentales. Après la rupture avec la CEDEAO et le départ des troupes françaises, ce retrait marque une étape importante dans la réorientation diplomatique du pays. Pour Bamako, la Francophonie, loin de promouvoir la diversité culturelle, est devenue un outil de sanctions politiques et de pression.
Le départ du Mali soulève des interrogations majeures : L’OIF pourra-t-elle survivre à cette vague de désaffiliation croissante ? D’autres pays africains suivront-ils le mouvement, notamment le Burkina Faso ? Cette rupture pourrait redessiner l’équilibre diplomatique en Afrique francophone et renforcer la fracture entre certains États africains et les institutions issues de la colonisation.
Alors que le Mali s’éloigne définitivement de l’OIF, l’organisation devra faire face à une crise de confiance profonde. L’OIF saura-t-elle adapter son rôle face à un monde en mutation ? L’avenir de la Francophonie pourrait bien être redéfini dans les mois à venir.
Actuguinee.net