Thierno Monenembo, écrivain engagé et critique acerbe, est une figure incontournable de la littérature contemporaine. Depuis plusieurs décennies, il utilise sa plume pour dénoncer les injustices et exprimer ses prises de position sur les grandes questions sociopolitiques. Pourtant, l’actuel porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, semble avoir un avis différent sur la fonction de l’écrivain. Dans un post publié sur les réseaux sociaux, il défend l’idée que la plume ne doit pas se perdre dans des querelles personnelles mais plutôt servir à des débats plus profonds et constructifs pour la société. Un clash d’opinions qui interroge le rôle de la littérature dans un contexte politique tendu.
« On a lu, on a vu, et surtout: on a entendu. Quand un écrivain prend la plume, les mots dépassent souvent la personne. Ils touchent à l’histoire, à la mémoire, à la douleur collective. Ils réveillent, parfois blessent, souvent divisent. Ce n’est pas nouveau : la critique intellectuelle est un pilier de toute société vivante. Elle interroge, elle dérange, et parfois elle simplifie. Mais elle ne dit pas tout », rappelle le porte-parole du gouvernement
Pour Ousmane Gaoual Diallo, la Guinée n’est pas un bloc figé dans ses blessures. Selon lui, elle est aussi faite d’efforts silencieux, de luttes pour l’équilibre, de mémoire qu’on construit au lieu de subir. Ce pays a connu la verticalité du pouvoir, oui. Mais il connaît aussi aujourd’hui les lignes de rupture, de dialogue, de réinvention, a-t-il affirmé.
« Certains choisissent la radicalité des mots, d’autres prennent le risque de faire, d’agir, de tenir les institutions, malgré les contradictions. La Guinée a besoin des deux à condition que l’exigence ne devienne pas mépris, et que la lucidité n’efface pas le réel. La responsabilité n’est pas seulement dans les livres. Elle est dans les choix quotidiens, dans les voix qu’on écoute aussi, y compris quand elles dérangent », interpelle le ministre des transports.
Par ailleurs, entre répondre à une personne ou répondre à un enjeu plus grand, le commis de l’Etat fait le choix de la deuxième option sans ambages.
« Alors non, on ne répondra pas à une personne. On répondra à un enjeu plus grand : comment raconter un pays, sans trahir sa complexité ? Comment faire avancer, sans mépriser ? Comment critiquer, sans réduire ? La Guinée vaut plus que des formules. Elle mérite un regard lucide. Et elle continuera, malgré tout, à se raconter elle-même », conclu le porte-parole du gouvernement.
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